Il est lundi, midi. Alina m’envoie un court message sur WhatsApp :
« Je veux que le week-end arrive, je n’en peux plus ! »

Je ne la vois pas, mais je l’imagine déjà très bien au téléphone : elle est sortie du bureau, s’est éloignée de ses collègues, a regardé quelques minutes par la fenêtre immaculée du bâtiment situé au 1 Avenue du Golf, à Guyancourt, tapant du pied de temps en temps. Elle a allumé rapidement une cigarette, parcouru trois ou quatre photos sur son téléphone, croisé ses bras et continue ce combat mental qui l’accable depuis plusieurs semaines.

« Cristina, je n’en peux plus, mais je ne peux pas échouer maintenant ! Mes parents m’ont élevée avec une mentalité de gagnante et j’ai accompli tant de choses. Je ne peux pas tout perdre maintenant que je me suis installée en France. » – deuxième message.

Je ressens parfaitement son état. Toute la pression qu’elle s’est mise sur les épaules bouillonne et menace d’exploser.

Elle ne parvient pas à se concentrer, ne se sent pas bien au travail… mais en rentrant chez elle, elle réalise qu’elle ne s’y sent pas bien non plus. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive.

Elle est constamment fatiguée, sans énergie, sans motivation ni enthousiasme. Elle se souvient des projets qu’elle avait avant de venir en France et éclate de rire.

  • Où est passée toute cette excitation ?
  • Où est-elle partie ?
  • Où s’est-elle perdue ?
  • A-t-elle laissé son énergie et sa joie de vivre en Roumanie ?

Les défis auxquels sont confrontés les expatriés sont nombreux, et le burnout est sans doute l’un des plus dangereux.

Qu’est-ce que le burnout chez les expatriés ?

Selon Christina Maslach, la référence mondial dans le domaine, le burnout est un état d’épuisement physique, émotionnel et mental causé par une implication prolongée dans des situations émotionnellement exigeantes.

D’autre part, Herbert J. Freudenberger le définit comme un état de fatigue ou de frustration résultant du dévouement à une cause, un mode de vie ou une relation qui n’a pas apporté la satisfaction attendue.

Tout expatrié peut faire l’expérience du burnout, et ce qui est frappant, c’est que l’épuisement touche principalement les personnes très investies dans leur travail.

En d’autres termes, on ne peut « brûler » que si l’on a d’abord été « embrasé » par une passion.

Les symptômes du burnout : comment le reconnaître ?

Des pensées récurrentes de retour au pays

Vivre dans un pays étranger peut être à la fois captivant et éprouvant. Mais parfois, cela engendre une nostalgie intense et un désir croissant de rentrer chez soi. L’adaptation à une nouvelle culture, une nouvelle langue et un nouveau mode de vie peut devenir écrasante, entraînant ces pensées persistantes.

Détachement et isolement

En essayant de s’intégrer à une nouvelle culture et de se créer un cercle social, les expatriés peuvent souvent ressentir un décalage, comme s’ils n’appartenaient pleinement à aucun environnement. Le manque de connexions authentiques et l’isolement social peuvent engendrer tristesse et désespoir, contribuant ainsi au burnout.

Difficultés au travail

Le stress lié aux exigences professionnelles dans un environnement inconnu peut accroître le ressentiment et l’hostilité envers le travail, réduisant ainsi la motivation et la satisfaction professionnelle.

Irritabilité et colère

Les changements constants, combinés aux différences culturelles et aux défis de la communication, peuvent accroître l’irritabilité et diminuer la tolérance à la frustration.

Difficultés de concentration

Le burnout peut avoir un impact significatif sur la capacité à se concentrer et à prendre des décisions. Une charge mentale excessive liée à l’adaptation peut réduire considérablement la capacité à se focaliser sur les tâches professionnelles ou personnelles.

Fatigue persistante

S’adapter à une nouvelle culture, gérer un éventuel décalage horaire et affronter le stress d’un environnement inconnu peuvent entraîner une fatigue chronique et une baisse d’énergie constante.

Anxiété et difficultés à se détendre

L’incapacité à se relaxer, la sensation d’être constamment sous pression et l’anxiété face aux défis quotidiens sont des signes clairs d’un épuisement mental grandissant.

Le burnout chez les expatriés est un phénomène réel et sérieux, mais il peut être géré avec les bonnes stratégies et un soutien adapté.

Les pensées constantes sur l’avenir et la réussite dans un nouvel environnement peuvent rendre difficile la relaxation et la gestion du stress. Les expatriés peuvent avoir l’impression de devoir être constamment en alerte, ce qui peut entraîner une fatigue mentale et physique.

Te reconnais-tu ici ?

Avant toute chose, je tiens à souligner que tu es sur la bonne voie en cherchant des informations sur le burnout et en essayant de mieux comprendre ton bien-être. Il est admirable que tu sois à l’écoute des signaux envoyés par ton corps et ton esprit et que tu sois ouverte à en apprendre davantage sur ce sujet.

Cependant, il est crucial de rappeler que l’auto-diagnostic n’est pas toujours la meilleure approche. Le burnout est un problème complexe et sérieux, et ses symptômes peuvent souvent ressembler à ceux d’autres affections. Par conséquent, si tu te retrouves dans ces manifestations, je t’encourage vivement à aller plus loin et à consulter un professionnel pour une évaluation appropriée.

Un spécialiste qualifié pourra t’aider à identifier précisément l’origine de tes symptômes et te proposer un plan personnalisé pour les gérer. Ce pas est essentiel pour améliorer ta santé mentale et physique.

Mais pourquoi les expatriés sont-ils si vulnérables au burnout ?

Le burnout est un phénomène de plus en plus courant dans notre société, quel que soit ton métier, tes relations ou tes activités, et que tu vives dans ton pays natal ou à l’étranger.

Cependant, le fait de s’installer dans un autre pays te rend plus vulnérable au burnout. La vérité, c’est que la majorité des expatriés ressentiront du stress ou de la frustration à un moment donné de leur processus d’adaptation.

Certains peuvent même en arriver à penser que leur décision de partir était une erreur et envisager de plus en plus un retour au pays.

Le burnout chez les expatriés est souvent lié à leurs objectifs et attentes élevés. En général, ils sont soumis à une pression considérable :

  • Lorsque tu t’installes à l’étranger, tu as des attentes envers toi-même : réussir brillamment au travail, gérer la vie quotidienne parmi des étrangers, ne pas te perdre en allant visiter la ville un dimanche.
  • Tu as des attentes, car tu veux t’intégrer rapidement et ne pas être perçu comme un étranger maladroit.
  • Si tu es parti avec ta famille, tu ressens une pression supplémentaire, car tes enfants te regardent et tu veux être un modèle d’adaptation pour eux.
  • Si tu as suivi ton partenaire qui a obtenu un emploi à l’étranger, tu veux prouver que toi aussi, tu es capable, que tu peux apprendre la langue, trouver ta place et ne pas être en retrait.
  • Et bien sûr, il y a la pression exercée par les proches restés au pays, qui attendent des nouvelles et des preuves de ta réussite.

Ces sentiments sont souvent temporaires, mais lorsqu’ils deviennent persistants, ils peuvent être un signe de burnout. Cette condition chez les expatriés résulte d’une frustration prolongée et d’un stress lié aux changements majeurs qu’implique un déménagement à l’étranger.

Un expatrié en burnout peut se sentir anxieux, dépassé, irritable, sans espoir ni énergie, et cela peut avoir un impact profond sur sa vie.

Il est important de noter que le burnout peut survenir à n’importe quel stade de l’expérience d’expatriation : avant le départ, juste après l’arrivée ou même bien plus tard, lorsque la vie d’expatrié semble être devenue une routine.

Se débarrasser du burnout en 7 jours – réalité ou illusion ?

Je travaille avec Alina sur son problème de burnout depuis plus de cinq mois maintenant, et elle a fait d’énormes progrès, car c’est une femme forte et investie.

Mais récemment, j’ai vu une publication avec une promesse irréaliste : « Éliminez le burnout en 7 jours. »

Oookey… Je comprends que nous vivons dans un monde où tout va très vite et où nous voulons résoudre nos problèmes « hier ».

Nous cherchons des solutions magiques qui règlent tout sans effort ou nous dépensons des sommes importantes pour des méthodes qui promettent de changer notre vie en 3 semaines, 3 jours, 3 heures, voire 3 minutes.

Ces formules te semblent familières ?

  • Deviens riche en 5 étapes simples.
  • Paraît plus jeune dès demain.
  • Obtiens une vie heureuse en 3 jours.
  • Trouve ton âme sœur MAINTENANT.
  • Réalise ton rêve instantanément.

Tout cela n’est qu’une illusion. Prends du recul et analyse ces promesses : la vie est bien plus complexe et nuancée.

Non seulement une approche visant à traiter le burnout en 7 jours est irréaliste, mais elle est aussi dangereuse et irresponsable. Le burnout est une condition sérieuse qui résulte d’une exposition prolongée au stress, et ce n’est pas quelque chose dont on peut se débarrasser en seulement quelques jours.

Si tu es parti(e) en vacances et que tu as l’impression de t’être bien reposé(e), de t’être complètement remis(e) et de te sentir « comme neuf(ve) », il est fort probable que tu souffrais simplement de fatigue et non de burnout. En cas d’épuisement professionnel, la récupération peut prendre plusieurs mois, voire un an ou deux, selon la gravité de la situation.

Pourquoi faut-il autant de temps pour se rétablir ?

Parce que les fonctions cognitives sont sévèrement affectées et nécessitent du temps pour guérir et se stabiliser. Lorsqu’on se fracture un os, on ne s’attend pas à ce qu’il se répare en quelques jours ; il faut le maintenir immobilisé dans un plâtre pendant un certain temps.

Si tu souffres de burnout, imagine que tu portes un « plâtre invisible », un soutien indispensable qui protège et répare doucement, mais sûrement, tes capacités cognitives endommagées.

Différencier fatigue et burnout est essentiel

Si tu te précipites pour te soigner sans un véritable diagnostic ou que tu comptes sur un cocktail énergisant pour retrouver rapidement de la vitalité, tu prends un risque majeur. Si tu souffres réellement de burnout et non de simple fatigue, tu risques de t’enfoncer encore plus dans l’épuisement et, à terme, de sombrer dans la dépression.

Et une fois dans cet état, le chemin de la guérison est encore plus ardu.

C’est pourquoi mon conseil est de ne pas succomber aux méthodes miracles qui promettent des résultats ultra-rapides sans tenir compte des effets secondaires.

Il est bien plus sage de traiter cette condition avec sérieux, de prendre le temps d’en comprendre les racines, et d’avancer progressivement vers la guérison. Ce n’est qu’ainsi que tu pourras véritablement te libérer du burnout, retrouver le goût de chaque instant et sentir que tu as repris le contrôle de ta vie, avec tout le potentiel qu’elle offre.

Crois-moi, il vaut mieux suivre un chemin plus long mais sûr, plutôt qu’une route rapide et incertaine qui pourrait t’égarer davantage et te laisser avec des blessures encore plus profondes.

Lorsque l’on fuit la souffrance et que l’on cherche des solutions faciles et immédiates, on s’expose souvent à encore plus de déceptions et de frustrations. Mon but n’est pas d’alimenter des illusions, mais plutôt de t’inviter à regarder la réalité en face et à faire des choix éclairés et assumés.

Tout expatrié en burnout a besoin de clarté, et cette clarté ne vient qu’après avoir accepté les imperfections du monde qui nous entoure.

Petit guide pour mieux gérer le burnout

Il est plus facile d’avancer pas à pas et de bâtir une base solide pour l’avenir en tenant compte des éléments suivants afin d’éviter le burnout :

  • Réévalue tes objectifs. Assure-toi que tes ambitions sont réellement les tiennes et non celles que tu ressens comme une obligation. Et surtout, avance à ton rythme, un objectif à la fois.
  • Ralentis. Tu te sens dépassé(e) ? Prends du recul et fais une pause. Ne sous-estime jamais l’importance de prendre soin de toi.
  • Accepte ce que tu ressens. Reconnaître les émotions qui te mettent mal à l’aise est essentiel. Elles peuvent être un signal que tu as dépassé tes limites et qu’il est temps d’ajuster quelque chose.
  • Ne te surcharge pas. As-tu mis sur toi une pression démesurée ? Si oui, repense ton organisation et reprends le contrôle, petit à petit.
  • Prends soin de toi. Écoute ton corps et ton esprit. Si tu ressens de l’épuisement et que tu te sens submergé(e), c’est probablement le moment de faire une pause et de réévaluer tes priorités.
  • Sois indulgent(e) avec toi-même. Avoir une mauvaise journée ou même une mauvaise semaine est normal, surtout lorsqu’on est expatrié et que l’on cherche à s’adapter rapidement à un nouvel environnement. Tu traverseras sûrement des moments frustrants, mais aussi des expériences incroyablement enrichissantes. Il y aura des jours où tu voudras tout quitter et rentrer chez toi. Mais lorsque ces pensées surviennent, prends du recul et analyse la situation. Peut-être réaliseras-tu que tu es exactement là où tu devrais être – un endroit qui, malgré ses défis, te permettra de grandir et d’atteindre tes objectifs.
  • Identifie tes sources de stress. Y a-t-il quelque chose au travail qui te pèse ? Es-tu frustré(e) par la barrière linguistique ? Prends conscience de ce qui te stresse et distingue ce qui est en ton pouvoir de ce qui ne l’est pas.

Dis-moi quelles sont tes aspirations, et je te dirai à quel point tu es prédisposé(e) au burnout

Il existe tout un art dans la définition des objectifs, et si tu pars avec une mauvaise stratégie, tu augmentes considérablement tes chances d’échec. Lorsque tu t’installes dans un nouveau pays en tant qu’expatrié(e), tu as tendance à te fixer des objectifs très ambitieux et à viser haut.

Tu mets toi-même la barre très haut, sans te rendre compte que cela peut t’amener droit au burnout.

Notre société valorise les individus ayant de grandes aspirations, des travailleurs acharnés prêts à tout donner pour réussir. Cette qualité est souvent perçue comme une preuve d’ambition, de persévérance, de sérieux, d’engagement et de confiance en soi. D’ailleurs j’ai écrit un autre article à ce sujet, tu peux lire davantage sur le perfectionnisme. 

Et un expatrié avec de hautes ambitions ne laissera rien entraver la réalisation de ses objectifs… Parfois, il ou elle ira même jusqu’à sacrifier son bien-être dans cette course effrénée, oubliant d’établir des limites.

Mais en poursuivant des attentes irréalistes et en subissant un stress intense lié à la prise de trop de risques, le danger du burnout devient imminent. Et peut-être que c’est exactement là où tu en es aujourd’hui.

Alina me disait qu’elle ne pouvait pas se permettre d’échouer. Mais qu’est-ce que l’échec, au fond ?

Échouer, qu’est-ce que cela signifie ?

  • Ne pas atteindre ses attentes ?
  • Ne pas accomplir ses objectifs ?
  • Ne pas être aimé(e) ?
  • Ne pas recevoir de respect ?
  • Décevoir les attentes des autres ?

Peu importe ta réponse (ou si tu coches toutes ces cases), réalises-tu que rien ne justifie de mettre en péril ta santé physique et mentale, ta famille ou tes relations ? Rien ne vaut ce stress constant de vouloir tout accomplir, tout le temps.

Beaucoup d’expatriés ambitieux – notamment de nombreuses femmes à succès, des personnes extraordinaires – vivent chaque jour sous la pression de l’Excellence. Derrière leurs carrières brillantes et leurs vies sociales trépidantes, derrière leur courage apparent, leur perfection et leur confiance en soi, il y a souvent des individus qui se perdent eux-mêmes.

Ils sacrifient fréquemment leurs relations et leur bien-être physique et mental pour rester au sommet. Penses-tu que cela en vaut la peine ?

Je sais que de nombreux expatriés se reconnaîtront dans l’histoire d’Alina. Elle a eu la chance de voir les signes avant que le burnout ne la consume entièrement et m’a contactée pour que nous travaillions ensemble à retrouver clarté et équilibre.

Voici les étapes que nous avons suivies pour aider Alina à surmonter son burnout :

  1. Nous avons d’abord identifié ce qu’elle VOULAIT réellement et comment elle avait imaginé sa vie en France.
  2. Puis, nous avons distingué ce qu’elle faisait pour elle-même de ce qu’elle faisait pour plaire aux autres.
  3. Ensuite, nous avons travaillé sur l’établissement de ses limites.
  4. Nous avons développé un ensemble de techniques efficaces pour gérer son stress.
  5. Elle a défini ses priorités. Elle s’est rendu compte qu’après presque un an en France, elle n’avait jamais visité un seul musée, alors que son rêve d’enfant était d’aller à Versailles.
  6. Elle a appris à consacrer plus de temps à ses relations personnelles et à se construire un cercle d’amis.
  7. Elle a adopté des habitudes de bien-être, y compris une routine d’exercices et une alimentation équilibrée.
  8. Elle a clarifié ses objectifs et appris à les hiérarchiser.
  9. Aujourd’hui, Alina vit en France selon ses propres termes. Elle contrôle sa vie, sait prendre les bonnes décisions et ne ressent plus cette pression constante de ne jamais en faire assez ou de ne jamais être à la hauteur.

Si toi aussi tu as besoin d’aide, je suis là pour toi.

Ne laisse pas le temps filer pendant que ta vie défile sous tes yeux comme une pièce de théâtre dont tu serais simple spectateur(trice).

Reprends les rênes de ta vie d’expatrié(e) et savoure chaque instant sur la scène de TA vie. Fais en sorte que les choses avancent à TON rythme, pour TON bien-être physique, mental et émotionnel.

Sois le personnage principal de ton histoire, sans chercher en permanence à être parfait(e) aux yeux des autres. Ne laisse pas les attentes et les rêves des autres diriger ta vie.

J’ai une grande nouvelle pour toi : tu peux y arriver !

Et je suis là pour t’accompagner, te guider et t’aider à traverser cette période vers un avenir plus serein.

Contacte-moi, je t’attends de l’autre côté du burnout ! 💙